C'était mercredi... 
J'étais sur mon ordinateur profitant que mon fils joue tranquillement pour travailler un peu. 
Il vient vers moi, me tire "viens maman, chaussures"
Alors, je l'ai regardé. J'ai fermé mon ordinateur. 
On a mis nos chaussures, nos manteaux. Il a pris sa draisienne et on s'est promené dans notre quartier. 

A un moment, j'ai sorti mon téléphone. Je voulais le filmer, il est tellement à l'aise sur sa draisienne... ça pourrait faire une story Instagram! 
Et puis, mon téléphone s'est éteint, pourtant il lui restait encore 8%. Il faut dire qu'il est plutôt capricieux en ce moment, ou plutôt qu'il m'incite à profiter de chaque instant. 
Quel merveilleux message. 
J'ai profité de chaque instant avec mon fils: observant un gros camion toupie qui recule et qui fait bip bip bip, regardant les coquilles d'escargots, puis quand il m'a dit qu'il voulait rentrer je lui ai proposé une autre activité: de la peinture, jouer aux petites voitures, faire un gâteau. 
Il a voulu casser des oeufs, et faire un gâteau aux pommes. Non, à la banane. Et finalement, ce sera un gâteau au chocolat. 

A peine rentrés chez nous, il est allé chercher sa chaise pour se mettre à la hauteur dans la cuisine, et préparer un bon gâteau au chocolat pour le goûter. 
Et là encore pas de post sur ma page facebook, ni de photo sur Instragram. 
Il a cassé les oeufs, observé le chocolat fondre, transvasé, remué le tout...  
Un bel instant tous les deux, sans réseaux sociaux pour nous couper de notre temps privilégié. 

Les réseaux sociaux peuvent être très pervers. 
Une photo peut montrer un instant parfait, une maison bien rangée, des enfants calmes... derrière le cadre de la photo, il y a peut-être une tonne de vaisselle à faire, ou une chamaillerie dans la fratrie 10 minutes avant. 
Tout cela, nous ne le voyons pas, nous voyons que l'instant saisi, que l'on rend beau à coup de filtres, de postures valorisante et de textes magnifiques. 
Une image de la famille parfaite qui peut être très culpabilisante pour d'autres parents, qui sont dans la réalité: métro, boulot, dodo. 

Parfois, je me proméne sur Instagram et j'observe des mamans ultra créatives, qui proposent des tas d'activités trop chouette à leurs enfants. 
Je me suis toujours demandé comment elles faisaient pour gérer tout ça, et surtout comment elles pouvaient prendre d'aussi belles photos car chez moi dès que je veux prendre une photo il sort de son activité et c'est fini "veux voir". 
Je culpabilise parfois de ne pas faire autant, et puis je me rappelle qu'il ne s'agit que d'une vitrine et que l'on ne voit pas l'arrière boutique. 

Sur ces réseaux sociaux, les influenceurs nous montrent que le beau, ce qui fait vendre, ce qui donne envie... 
Tout cela est loin d'être une réalité. La réalité c'est ce que vous vivait, et c'est ce que je vis: des enfants qui se chamaillent, des jouets partout, une cuisine pas toujours très nette, des cheveux qui n'ont pas eu le temps d'être lavés, des cernes à n'en plus finir... 
Arrêtons de culpabiliser... 

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