Depuis mon dernier message la semaine dernière, la situation à l'école ne s'est pas arrangée pour Hugo: toujours des pleurs de séparation le matin, cependant je le retrouve avec le sourire et il est heureux de me montrer ce qu'il a fait dans sa journée. 
Après cette séparation difficile, tout se passe bien, il semble ne plus y avoir de peur et qu'il se familiarise à ce nouvel environnement. 

Ce matin, son grand frère vient me voir, et me dit "Il ne faut plus dire que l'on part, sinon il pleure. Il faut trouver autre chose." 
Je réfléchis, et lui dit que j'ai trouvé une idée. 
- "Dis-moi, dis-moi..." 
- "Je te laisse découvrir quand on partira" 

En plus, des pleurs de séparation le matin, Hugo ne supporte plus les chaussettes: les coutures le gênent, il faut remettre une fois, deux fois, trois fois... Ce matin, nous nous sommes amusés à les remplir de bisous tout en soufflant, et son grand frère a même découvert que Cornebidouille se cachait au fond.(Quelle créativité!) C'était peut-être ça le problème! Nous avons mis Cornebidouille à la poubelle... en vain il a fallu changer de paires de chaussettes!

"Elle ne supporte pas les étiquettes 
Ce n'est pas de la comédie. L'étiquette démange vraiment beaucoup. Il s'agit d'un dysfonctionnement de l'intégration sensorielle. Ces enfants ne supportent pas les coutures, certaines textures de vêtements. Elles se mettent nues dès que possible, se montrent très exigeantes sur la position exacte de leurs chaussettes. Leur cerveau interprète la stimulation comme étant une agression." 
Isabelle Filliozat -  Il me cherche (page 89 - 7 ans l'âge de raison)

Ce problème de chaussettes est, vraisemblablement, un comportement typique de son âge. Isabelle Filliozat recommande, dans son livre "Il me cherche" d'aider à la maturation de l'intégration sensorielle en faisant des massages pour ainsi habituer l'enfant à tolérer voire apprécier l'effleurement d'une plume sur son corps. A suivre, donc...

C'est l'heure de partir!
Quand Nolan m'a suggéré de trouver une idée pour le départ, j'ai tout de suite pensé à l'excellent article de Sandrine Donzel du blog S comm C "Maman, tu me cries trop dessus...(où comment un rouleau de papier WC m'a sauvé la vie)"

Mettre de l'humour, du jeu... voilà peut-être la solution. Elle est pourtant dans ma boîte à outils, mais l'angoisse du matin m'empechait de la voir. 

Petit passage aux toilettes avant le départ, j'y trouve un rouleau de papier toilette vide (pour une fois je suis contente qu'il ne soit pas jeté!)
Je le saisi comme un porte voix, comme le suggère Sandrine Donzel dans son article. 
"Mesdames et Messieurs, le vol à destination de l'école va bientôt décoller, nous vous invitons à vous rendre en salle d'embarquement." 
Les garçons arrivent avec un grand sourire. Nolan me dit à l'oreille "Demain, on fera le train et vendredi le bateau." (Il semblerait qu'il adore ce jeu!)
Nous nous rendons jusqu'à notre "jet privé", dans le calme. (habituellement, les pleurs débutent dès notre départ de l'appartement et se poursuivent dans la voiture)
"Attachez vos ceintures. Attention au décollage. 5-4-3-2-1..." Et nous voilà partis avec des rires de toute la famille. 

Notre "vol" s'achéve. "Nous espérons que vous avez passé un agréable vol entre notre compagnie. La température est clémente. Nous vous souhaitons une agréable matinée." 
Nolan est super heureux, quant à Hugo... il refuse de sortir de la voiture. 

Certes, cet outil n'a pas pu apaiser ses angoisses de séparations. Cependant, il nous a permis de limiter le stress matinal et de permettre à Nolan de commencer sa journée sereinement. 
L'humour et le jeu sont de formidables outils pour accompagner les enfants, toutefois il est rare qu'ils agissent pour des angoisses plus profondes, comme celles de mon lutin. 

Encore merci Sandrine pour ce formidable article. 
S comm C le blog, c'est par ici

Lectures pour aller plus loin: