Vous êtes en colère, faites du pain!
Je me souviens de cette recommandation dans le merveilleux livre d'Isabelle Filliozat "Un zeste de conscience dans la cuisine".
Comme beaucoup de mes lectures, je lis, je conscientise, mais l'integration est plus difficile.
Cette étape est difficile car elle demande d'être dans l'action, de ressentir tout cela dans son corps, son coeur et son esprit pour comprendre tous les sens de ces mots.
Et, cette recommandation, que j'ai lu il y a déjà quelques années, je l'ai intégrée seulement il y a 15 jours.
Nous étions en vacances en tente dans un formidable camping "Le bout du monde".
Mon fils de presque 3 ans était en pleine acquisition de la continence, pour simplifier son apprentissage nous avions emporté le pot.
Et comme tout nouvel apprentissage parfois il y a des petits "accidents" et ce n'est pas grave. C'est comme l'apprentissage de la marche, tous les enfants en sont capables et avant cela ils sont tombés quelques fois.
Cet après midi là, pendant que mon mari était parti pour un massage de 30 minutes, Tao me dit qu'il a envie de faire caca. Je l'accompagne pour s'installer sur le pot. Il fait ce qu'il doit faire, parfait.
Sauf, qu'il n'avait finalement pas totalement fini comme il le pensait et termine sur la terre et malheureusement sur lui.
Je vous laisse imaginer la scène: un pot qui ne sent pas très bon et qui attire les mouches, avec des sanitaires à 200m de notre emplacement, un enfant à nettoyer avec du caca partout sur lui, et des selles par terre sur lesquelles nous risquons de marcher.
Par quoi, je commence?!?!?
Je nettoie comme je peux mon loulou.
Par chance, mon fils cadet s'était amusé à sculpté dans un tronc d'arbre mort et j'ai pris la sciure pour mettre sur les selles (liquides, sinon c'est pas drôle!)
Je file au sanitaire pour vider le pot. Je reviens pour retourner au bloc sanitaire pour laver Tao.
Je retourne à la tente, et après toute cette aventure, je me prépare un petit café. Je l'ai bien mérité, noméo!
A peine, je m'installe sur ma chaise pour savourer mon café que mon fils aîné arrive "Hugo a sauté dans la piscine et il s'est fait mal". (liberté du camping, les enfants sont autonomes)
Je pars avec mon presque 3 ans, direction la piscine. Mon fils cadet est allongé sur un transat et à ses côtés la maman de l'emplacement juste à côté de nous. Merci à elle d'avoir géré le loulou le temps que j'arrive. Il a mal, ses muscles sont tendus mais rien de cassé.
Nous rentrons pour que je puisse le masser et lui donner de l'arnica et ainsi détendre cette tension musculaire.
Nous marchons direction notre tente, et une petite fille arrive à une vitesse impressionnante à vélo. Le petit dernier a peur, je n'ai pas eu le temps de le prendre dans les bras qu'il percute le le vélo. Ouf... rien de grave,mais une bonne décharge par les pleurs.
Tout cela en même pas 30 minutes... la cocotte commençait bien se remplir, trop de stress, de peur, d'imprévu, de choses à gérer pour moi.
Je sentais les tensions me monter.
J'explique à mes enfants mon état et mon fils aîné me répond avec bienveillance "Si on peut t'aider maman, dis nous".
Je suis profondément touchée par ses mots et le fait qu'il me propose spontanément son aide.
Nous arrivons à la tente, je m'occupe de la douleur de Hugo et je leur dit que j'ai besoin d'un temps pour moi, je leur propose de jouer sur notre emplacement pendant que je vais faire la lessive.
La lessive au camping, pour nous, c'est à la main!
Je frotte le linge, je rince, je mets mes bras en mouvement... je sens petit à petit les tensions se dénouer et l'apaisement qui revient en moi après toutes ces peurs.
Et c'est à ce moment là que je repense à cette recommandations d'Isabelle Filliozat "Quand vous êtes en colère, faites du pain".
Mais oui!!! Pétrir du pain, malaxer, former une boule... les mêmes mouvements que j'ai pu avoir en lavant notre linge à la main.
Je suis retournée à notre campement, apaisée, mon mari était revenu de son massage tout aussi détendu et nous avons pu profiter pleinement de notre fin d'après-midi en famille.
Moralité: ayez toujours du linge à laver ou une pate à pain à disposition pour vous mettre en mouvement quand vous sentez le stress en vous.