Il y a quelques temps, j'ai échangé quelques messages avec une maman d'un garçon de 3 ans, qui vivait des difficultès dans son couple. Aujourd'hui elle est séparée du papa de son fils, beaucoup de peine, de tristesse et des difficultès d'être seule.
Elle m'a partagé un fabuleux témoignage sur la force de la respiration que je vous recommande de lire et ainsi vous rappeler que le chemin se fait pas après pas.

J'ai eu du mal à mettre cela en pratique. J'ai essayé, plusieurs fois, sans succès, ça ne marchait pas, et ça m’énervait, je me sentais incapable de prendre du temps pour respirer et je n'y voyais pas d'effet bénéfique. C'est bien plus tard, que j'ai compris que je ne le faisait pas correctement. Je ne m'étais pas assez approprié cet exercice. Il me semblait tellement simple que pour moi il n'y avait pas d'échec possible... eh bien non, ça n'est pas si simple que ça !

Au début, lorsque je m’agaçais de quelque chose, je partais m'isoler dans ma chambre et j'ordonnais qu'on me laisse seule : erreur ! Mon fils s'inquiétait, s'angoissant de me voir partir en furie sans lui et de l'abandonner dans un moment de conflit. J'ai donc essayé de respirer pendant le conflit, en restant là où j'étais, je me concentrais sur l'acte physique et respirais... fort ! naïveté ! Respirer en faisant du bruit... ça ne marche pas ! Je respirais et ruminais en même temps ce qui m'énervait... J'ai donc fini par abandonner cette astuce que je n'arrivais pas à mettre en place.

Je devais trouver des solutions concrètes, pour rétablir, d'urgence, une atmosphère plus calme chez moi. J'ai repensé à cette histoire de souffle, c'était un soir, dans la salle de bain. Mon fils, comme d'habitude, refusait de se laver les dents. Moi, je voulais qu'il se lave les dents, et qu'il le fasse correctement et vite. J'exigeais des choses très précises. J'avais décidé que je ne m'énerverais pas. C'était les vacances on avait le temps. Je me suis assise par terre face à lui, et j'ai commencé à respirer profondément. Mais à la différence d'avant, je me suis impliquée dans ces respirations, j'ai espiré à ma façon. Je voulais absolument chasser la colère et l'exaspération qui montaient en moi. Et j'ai eu l'idée de le faire par le souffle. J'ai visualisé des images, des sentiments, des mots négatifs dans mon souffle, et je me sentais les "cracher" par la bouche. Et puis au moment de l'inspiration, j'ai visualisé des lieux, des ambiances, des projets qui me rendent sereine et heureuse, et j'ai inspiré tout ça en moi. Ce jour là, j'ai
compris à quoi pouvait me servir la respiration. J'ai complètement oublié que la situation me dérangeait et me mettait en colère. J'ai expliqué une énième fois pourquoi il était important d'avoir une bonne hygiène, mais je me sentais bien.
Mon fils m'a regardé, ne cherchait plus à fuir de la salle de bain et, je pense, n'a plus trouvé d’intérêt à lutter contre ma demande. On est resté un petit moment à ne rien faire, et puis il s'est lavé les dents.
Depuis je n'ai presque pas crié. Il y a des rechutes, des moments où je suis épuisée. Il m'a dit l'autre jour alors que je m'énervais : "Bon maman, respire!" 

Pour conclure... je suis épatée de voir à quel point cette toute petite chose : le souffle, lorsque qu'il est utilisé consciemment, peut être une amorce
à quelque chose de très positif, optimiste, énergique et profond. Rien que pour cela (et pour le reste aussi) je vous redis merci

Projet 365 # 74 - Un jour, un billet