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Ensemble naturellement
18 juin 2018

LE JOUR OÙ J'AI PUNI MON FILS

C'était il y a environ une semaine et demie. Un mercredi après-midi. Le dernier jour de l'activité extra-scolaire. 
Mon fils pratique du BMX depuis 3 ans, et il souhaite arrêter ce sport. 
Aucun problème pour nous, toutefois, nos enfants sont informés qu'à partir du moment où ils choisissent une activité, ils s'engagent à y aller jusqu'au bout. 

Pour cette dernière séance de l'année, l'entraîneur avait prévu, comme tous les ans, un challenge avec un autre club local. Et comme chaque année, cette mini compétition est redoutée par mon fils aîné. 

Plus envie de pratiquer du BMX, pas motivé par la compétition... Le combo parfait pour ne pas avoir envie d'aller à l'activité. 

bmx

Quand je lui ai dit de se préparer pour partir à l'activité. Il m'a dit d'un ton plein d'assurance "Non, je ne viens pas." 
Il était dans son lit surélevé, mon adolescent, presque aussi grand que moi, s'est opposé à ma demande avec résistance. 

Perdue, impuissante, stressée de savoir que nous devions partir... J'ai été prise d'automatisme "Si tu ne viens pas, tu seras puni de téléphone durant  15 jours." 
Priver mon enfant de quelque chose d'agréable pour lui. Lui faire subir quelque chose qui n'est pas agréable avec pour seul objectif qu'il fasse ce que je lui demande. 
Je sais à quel point c'est contre productif et malveillant. Je connais toute la théorie, et à ce moment là je suis impuissante, dominée par mes réflexes automatiques de ce que j'ai reçu ou vu enfant. 

A mon ultimatum, il a tout simplement répondu, je m'en fiche, je ne viens pas. 
Encore plus déstabilisée, j'ai mis à exécution ma menace. J'ai pris son téléphone et j'ai accompagné son frère à l'activité (ils pratiquent tous les deux du BMX)

Je sais que les punitions sont inefficaces, qu'elles n'apprenent rien.
Comment une action visant à rendre malheureux un enfant peut être bénéfique? 
Je m'en voulais d'avoir utilisé ces pratiques d'autoritarisme. 
J'ai pris le temps de me calmer pour comprendre la situation et ce qui m'a amené à être si dure avec mon fils, et lui imposer une activité qu'il ne veut plus faire. 

Tout d'abord, j'ai compris que l'environnement a fait virer mes voyants au rouge très vite. En effet, nous étions en retard, et j'étais stressée d'arriver après le début du cours. 
En état de stress, l'être humain est en proie à ses émotions, totalement déconnecté de sa raison et sa logique. 
Il aurait été judicieux pour moi de me calmer, de boire, de respirer, de regarder de la verdure, de faire un câlin à mon fils, pour faire tomber mon stress et être ainsi en état de réfléchir pour agir de manière plus posée.  

Ensuite, j'ai mené mon enquête car derrière chaque émotion se cache un besoin. 
Quel était donc mon besoin pour obliger mon fils à participer à ce dernier cours de BMX? 
J'ai compris qu'il était important pour moi qu'il remercie son entraîneur de ses 3 ans d'enseignement et de sa bienveillance. Je trouvais qu'il était irrespectueux de ne pas participer au cours et de partir sans même un "au revoir". 

 

J'ai laissé mon fils cadet, et je suis rentrée chez moi retrouver mon fils aîné. 
Je me suis excusée de l'avoir puni, d'autant plus que la punition n'a aucun sens. 
Je lui ai parlé de mes besoins en lui expliquant qu'il était important pour moi qu'il remercie son prof de BMX.
Il a compris et pour lui cela avait un sens. Quand je lui ai demandé s'il voulait bien partager le goûter avec ses camarades, il a décidé de venir avec joie... et bien entendu la punition a été enlevée (Même sans sa venue, j'aurais retiré cette punition, qui n'est pas une pratique j'utilise dans ma parentalité)

 

Il me semble important de vous partager aussi mes ratés, car ce sont ces moments là qui me font surtout grandir et évoluer. 
Le passage de la théorie à la pratique est parfois complexe. Il arrive de temps en temps que nos automatismes enfouies ressurgissent. 
Face à ces dérapages, je pourrais rester bloquée dans cette situation à culpabiliser et me dire que je suis une mauvaise mère, ou alors je prends un peu de recul sur le situation et j'essaie de comprendre ce qui s'est passé, qu'est ce qui m'a poussé à agir de cette manière et comment j'aurais pu faire autrement. 
La culpabilité n'aide pas à avancer, contrairement au fait d'accepter ses imperfections. 

Comme le dit Michelle Guez "Chaque fois que je me plante, je pousse", alors ne restez pas bloqué dans vos erreurs car nos erreurs nous permettent d'avancer encore plus loin. 

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Commentaires
C
Merci pour cette expérience! C’est en effet très bon d’entendre les autres ne pas être parfaits malgré toutes les lectures et toutes théories qu’on avale. <br /> <br /> C’est bon aussi pour les enfants de voir que les parents, aussi bienveillants soient-ils, se trompent, et leur montrer que reconnaître son erreur et y réfléchir est finalement la meilleure attitude!
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C
Merci de ton témoignage..<br /> <br /> Hier aussi, je me suis fâchée contre Monfils et on a écourté notre activité. C'était nul mais j'étais en colére et j'avais besoin de calme pour comprendre pourquoi je me suis emportée.<br /> <br /> Je suis retournée vers lui dès que j'étais en mesure de mettre des mots sur la raison de mon énervement. <br /> <br /> Il l'a compris, je me suis excusée... Il m'a fait un gros câlin et c'est excusé de ne pas avoir respecté les affaires du copain. <br /> <br /> Bref... Ça fait vraiment grandir et on sent les colères venir maint'enat bien avant qu'elles n'éclatent et quand elles éclatent on trouve plus vite les raisons .... J'adore.
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