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Ensemble naturellement
9 avril 2018

LA TÉTINE FAIT TAIRE LES ÉMOTIONS. ET LE SEIN?

"Accompagner un enfant dans son émotion ne signifie pas que l'on s'approprie son émotion. On l'entend et on adopte alors une approche empathique. Dans cette démarche, les mots, les gestes, le toucher ont toute leur importance. On ne doit pas chercher à faire taire une émotion (par une tétine par exemple.)" 

Voici un extrait du livre "J'ai confiance en toi" de Soline Bourdeverre-Veyssiere, auteure du blog "S'éveiller et s'épanouir de manière raisonnée". 

Ce matin, j'ai échangé à ce sujet avec Soline. J'approue complètement ses propos. Il est important d'entendre l'émotion et de la laisser s'exprimer, tout en l'accompagnant. Et nous sommes tombées d'accord toutes les deux, ce n'est pas quelque chose de facile. 

On parle souvent de tétine que l'on met dans la bouche pour faire taire l'enfant, d'ailleurs le pédiatre de mon fils cadet appelait cela un "tais-toi". 
J'ai voulu demander son avis à Soline concernant l'allaitement, et le fait de proposer le sein quand l'enfant est en proie à ses émotions, qu'il vient de tomber ou qu'il est face à une frustration. 
Est-ce-que le sein pourrait être considéré comme un obstacle à la permission de l'expression de l'émotion? 

tetine émotions

Quand le bébé téte, il y a le contact, la proximité, le toucher, le câlin... qui pourraient donner du sens dans l'accompagnement de l'émotion. De même, la succion permet à la mère de secréter de l'ocytocine, hormone du bien-être. 
L'allaitement permet donc à l'enfant de se sentir mieux et apaisé face à ses émotions intenses. 
Toutefois, en lui donnant le sein, nous ne lui transmettons pas des compétences pour "gérer" ses émotions, et cela va à l'encontre de nos objectifs de parents. Car, j'imagine que, comme de nombreux parents et moi-même, votre souhait est d'avoir un enfant confiant. 
En d'autres termes, donner le sein pour accompagner l'émotion d'un enfant n'est pas, pour moi, une compétence pour gérer ses émotions. 
Et pourtant, je suis une maman pro-allaitante, mon fils de 2 ans et demi est toujours allaité. 
Je pouvais avoir ces pratiques lorsqu'il était nourrisson, maintenant qu'il est bambin, qu'il parle, qu'il commence à mettre des mots sur ce qu'il ressent, quand il est face à des émotions intenses et qu'il me demande le sein, je prends déjà soin d'accompagner son émotion avant de lui proposer de téter. Par exemple, il commence à respirer quand il ressent une frustration. 

Pleurer est une démarche émotionnelle, c'est un processus libérateur de réparation. 
En acceptant les pleurs, c'est un peu comme une porte qui l'on ouvre pour laisser partir l'émotion. En donnant la tétine ou alors le sein, on ferme la porte et l'émotion reste là à l'intérieur. 
Parfois, elle ressort à un autre moment. C'est le syndrome du biscuit cassé: le biscuit est cassé et l'enfant va pleurer, ce petit évènement va permettre d'ouvrir la porte et de libérer des émotions contenues. 

Face aux pleurs, les papas semblent démunis et souvent ils se dirigent vers la maman en disant "Tiens, donne-lui le sein. Il n'y a que ça qui le calme."
Il ne faut pas oublier que les papas de nos jours sont les petits garçons d'hier à qui on a dit que pleurer c'était pour les filles. 
Les hommes d'aujourd'hui ont beaucoup de mal à ouvrir la porte de leurs émotions, c'est pourquoi il leur est difficile d'accompagner les pleurs de leurs enfants. Alors qu'ils ont autant de capacité que les mamans pour écouter les pleurs. 

On peut user d'autres astuces pour faire taire les émotions: donner un biscuit, une sucrerie, mettre un dessin animé, promettre un cadeau, faire diversion... 

Comme souligné au début, ce n'est pas une chose facile d'accompagner les émotions. Il convient d'être conscient des siennes et d'avoir pu libérer celles qui nous encombraient, comme on enlève les pelures d'un oignon.
Et puis, il y a la théorie (les livres, ce qui est bon de faire...) et la pratique. Parfois, il est difficile de faire ce que l'on sait: la fatigue, le stress, nos propres émotions, notre enfant intérieur, le cycle menstruel sont des obstacles à notre rôle d'accompagnant
Gardons en mémoire que l'on fait du mieux que l'on peut à ce moment précis et dans tous les cas la porte s'ouvrira à un autre moment et nous permettrons aux émotions de sortir tout en les accompagnant avec bienveillance, écoute et empathie. 

 

 

J'ai confiance en toi 
Soline Bourdeverre-Veyssiere
Editions Jouvence 
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Commentaires
S
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Répondre
C
Je partage le même avis. C'est bien exprimé. Important de rassurer nos enfants mais comment ? A chaque âge sa solution mais d'abord les mots.
Répondre

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