Il y a quelques jours, j'ai écouté le podcast, Un podcast à soi", intitulé "Papa où t'es?" qui traite de la parentalité, de la charge mentale et du travail domestique. 
Ce podcast m'a beaucoup marqué et j'ai voulu vous en faire un résumé car c'est dans l'action commune de nous toutes que nous pouvons bousculer les choses. 

Les femmes se sont émancipées, elles ont eu un emploi, et aujourd'hui, elles effectuent une double journée... crevante. 
Car elles se retrouvent à faire ce que leurs grands mères faisaient, en plus de leur journée de travail. 
Alors, elles cherchent des solutions pour tenir le coup: du yoga, du sport, elles sont au top sur les principes d'organisation... mais elles prennent aussi des antidépresseurs et consultent des psy. 

Cette double responsabilité est épuisante, et les femmes n'y sont pour rien. 
Bien que, l'apprentissage du nouveau né se fait souvent ensemble à la maternité, d'égal à égal: apprendre les premiers soins, le bain... La répartition des tâches est malgré tout toujours inégale, car les pères reprennent leur activité très tôt. 
Les femmes restent seules avec leur nouveau né, et leurs douleurs post-partum. 
D'un projet d'enfant commun, c'est dans la majorité des cas la mère qui prend seule les responsabilités de l'enfant.
Isolement et épuisement des mères sont étroitement liés à la façon dont notre société gère (ou ne gère pas) le congés maternité en post partum. 
La souffrance des mères est reconnue mais elle se fait seulement dans un cadre pathologique, dans la dépression du post partum. 
On élude la mauvaise répartition des tâches, l'absence des pères et l'exigence que l'on porte aux femmes... 

Les femmes deviennent les expertes de leur bébé: calmer les pleurs, gérer l'évolution de leur bébé... 
Elle gèrent tout ce qui concerne le travail domestique: changer les couches, course, nettoyage, repas, lessive, rendez-vous chez le médecin... Les hommes y participent très peu, ils jouent avec leurs enfants mais ne font que très peu ces tâches, et n'anticipent pas sur les courses ou les rendez-vous chez le médecin.
Les mères accomplissent un boulot permanent de femme de ménage, cuisinière, auxiliaire de puériculture... 
Depuis les années 70, c'est notion de travail gratuit et invisible des femmes est mise en avant, aujourd'hui cette perception du travail domestique comme vrai travail n'est plus remis en cause par la société, mais l'inégale répartition de ce travail est toujours aussi forte. Les solutions n'ont pas été trouvées. 

Dans les pays nordiques le congés parental est le même pour les hommes et pour les femmes. En France, nous sommes loin de ce premier pas qui permettrait une meilleure répartition des tâches. 
Le partage des tâches ce n'est pas aidé, c'est être chacun responsable du foyer. 

Les hommes ne partageront pas équitablement les tâches parentales tant qu'on leur enseignera pas, si possible dès l'enfance, que la paternité a le même sens et la même importance que la maternité. 

Onze jours de congés paternité, qui laisse les femmes seules, c'est dérisoir! 
Le magazine Causette a mis en place une pétition pour l'allongement du congés paternité dans un optique d'équité et d'égalité père-mère. 
A signer ici: https://www.change.org/p/pour-un-cong%C3%A9-paternit%C3%A9-digne-de-ce-nom

La société est grandement responsable de l'épuisement des mères, et les entreprises jouent dans la même cour. 
Lors de mon renouvellement de mon congés parental, on m'a modifié mes jours de travail sans même me questionner, niant totalement mon mode de garde, la gestion de ma vie familiale, les activités avec mon fils... 
Malheureusement, j'ai appris que je n'étais pas un cas isolé. Une connaissance ne peut pas se permettre de prendre un congés parental sinon elle voit sa place prise par une autre personne, ou encore une copine mère de 3 enfants doit travailler les mercredis! 
Je suis scandalisée par ces pratiques, épuisée de devoir être toujours performante dans tous les domaines: une bonne mère, une bonne épouse, une bonne employée, une bonne collégue... 
Ni la société, ni les entreprises permettent aux femmes de travailler tout en respectant leur rôle de mère, les deux semblent incompatibles.
Et tout cela reste sous silence, et chacune de notre côté, nous tentons de gérer tout ce quotidien... jusqu'à nous épuiser. 

Entre l'inégale répartition des tâches et le choix entre carrière et être mère, les femmes s'épuisent et mettent leur carrière de côté. Il serait grand temps que la société et les sociétés réagissent!