Lors des dernières idées reçues du calendrier de l'avent, quelques lecteurs m'ont fait remarquer qu'il fallait frustrer les enfants pour les préparer à la dureté de la vie.
Qu'en est-il? Idée reçue ou pas?
Les enfants subissent déjà des frustrations au quotidien sans que nous n'ayons à faire quoique ce soit: le paquet de gâteau terminé, le jouet qui se casse... des évènements qui vont provoquer des frustrations pour les enfants.
Je vous rappelle que le cerveau de l'enfant est immature et incapable de gérer les émotions avant l'âge de la raison 6/7 ans, et l'enfant a des réactions qui nous semblent démesurées face à une frustration. Or, il ne fait pas exprès, il n'a pas la capacité de faire autrement.
Il est en état de stress, et notre rôle de parent guide sera d'accompagner au fil des ans notre enfant dans l'expression de ses frustrations:
- en verbalisant ce qu'il ressent
- en lui donnant des outils pour extérioriser sans violence
- en lui montrant l'exemple.
Dans ce sens, les connexions neuronales pourront se faire parfaitement, et son neocortex (le siège la raison) va se développer correctement, et pouvoir gérer ses émotions dites négatives.
A l'inverse, les dernières découvertes en neurosciences, on montré qu'en laissant un enfant en proie à ses émotions, cette partie du cerveau se développera moins bien, et il aura beaucoup de difficulté à gérer les frustrations.
Une autre étude nous prouve qu'il est important d'acceuillir les frustrations de l'enfant: le test du chamallow
En 1976, le psychologue Walter Mischel a conduit une étude sur la gratification différée. Cette étude consistait à offrir un chamallow à plusieurs enfants. Si l'enfant résistait à l'envie de manger le chamallow tout de suite, il en obtenait deux autres après un quart d'heure en guise de récompense.
Certains enfants ne pouvaient pas resister à la tentation et craquaient rapidement, et d'autres arrivaient à déguster les deux chamallows.
On a pu constater que les enfants de 4 ans qui pouvaient attendre (et nous avons vu qu'à cet âge il est très difficile de gérer une telle frustration) étaient les enfants qui avaient le plus confiance en l'adulte.
Les enfants qui avaient subis des injustices, étaient ceux qui mangeaient rapidement le chamallow.
Cette étude montre également que si l'enfant avait des consignes pour gérer les frustrations, il était capable d'attendre le temps imparti.
Cette étude a été reproduite des centaines de fois, et les enfants ont été suivi durant 30 ans.
Les enfants qui avaient pu résister avaient plus d'amis, étaient plus résistants au stress, s'exprimaient mieux, avaient une meilleure réussite scolaire et décrocher l'emploi qu'ils désiraient. Ils avaient également moins de soucis d'alcool et de drogue.
Pour conclure, il n'est pas nécessaire de frustrer plus son enfant, cependant il est primordial de le guider lors des frustrations, et lui transmettre des outils (verbalisation, respiration, montrer l'exemple et faire confiance aux neurones miroirs) pour qu'il devienne un adulte épanoui.
Lecture pour aller plus loin:
Le test du chamallow - 19 €
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Cultura: http://bit.ly/2oG6JF3
Decitre: http://bit.ly/2yTzhKP