Mardi en fin d'après-midi, j'ai hurlé sur mes enfants. 
Ce n'est pas quelque chose que je souhaite et je combats régulièrement contre ces automatismes que je déteste en moi. 
J'essaie de voir ces moments comme des sources d'apprentissages et ne pas focaliser sur un échec. 

Que s'est-il passé? Pourquoi j'en suis arrivée à sortir de mes gonds? 
Ce sont les questions que je me pose pour apprendre de mes plantages de mère. 

Je rembobine la journée et fait le point sur ce qui s'est passé. 
- Rentrée au collége de mon aîné: une sacré étape pour lui... et pour moi. Le stress a dû m'envahir. 
- En partant pour l'école, je découvre que la voiture a été vandalisée: colère, rancoeur, injustice... je contiens mes sentiments. 
- Après l'activité de Tao, je vais chez le garagiste qui me donne la note de la réparation: 213 €. Ouch! De nouveaux les mêmes sentiments s'accumulent. 

La jauge est déjà bien pleine, je n'y prends même pas attention, et je continue sur le même rythme durant l'après-midi. 
- Je couche Tao pour la sieste, réveillé par les jardiniers en train de tondre sur la résidence, il n'aura dormi que 30 minutes! Frustration. 
- Je prépare le repas du soir (car réunion au collège qui risque de finir tard) et le goûter. Je décide de faire des crêpes (quelle idée, aussi!). 
Je prépare les crêpes tout en changeant une couche, et surtout en guettant l'heure pour ne pas être en retard à la sortie du collège. 
15h20 je pars de chez moi pour aller chercher l'aîné et le cadet. 

Fatigués de leur journée et déshydratés (j'ai oublié de prendre une bouteille d'eau!!!), ils sont très ronchons. 
Nous rentrons, ils goûtent, je gère la paperasse administrative de début d'année. 
Puis viens les devoirs de lecture pour le cadet qui se met à râler... La jauge est pleine! J'explose :( 

Whaou! 
Rien qu'en partageant de nouveau cette journée de folie, je ne pouvais qu'en arriver là, il était impossible autrement. 
Tout ce stress et frustration accumulés, pas un seul moment pour décharger ou pour me ressourcer. 
Il m'était impossible de contenir plus. 
Pour être à l'écoute et bienveillant avec ses enfants, il est primordial de l'être avec soi: voilà mon apprentissage. 
Je connais cela en théorie, et mardi cela a enfin eu un sens. 

On m'y reprendra plus? 
Hier matin, je dépose les enfants à l'école. Je rentre avec Tao. 
Il fait une crise de rage car je lui ai annoncé trop tôt que l'on allait prendre le bus. L'attente est impossible pour une enfant de son âge, il est dans l'immédiateté. J'accueille cette crise de rage et me "flagelle" en me disant "mais pourquoi je lui ai déjà dit alors que l'on va partir dans 30 minutes." 
Le temps de gérer la crise de rage, de lui donner une tétée, voilà le moment du départ. 
Nous allons en ville pour acheter les fournitures manquantes et le livre de travail pour l'anglais. 
10h40: vite il faut rentrer, même pas eu le temps de faire un peu de shopping pour moi ou de prendre un café en terrasse. 
11h05: on arrive chez nous. Je dépose vite les affaires car il va être l'heure de repartir pour aller chercher Hugo à l'école. 
Et là Tao me demande une tétée. 
J'allais lui dire que l'on devait partir, et puis je l'ai remercié, mon maître zen m'a imposé de me poser et relâcher les tensions pour ne pas reproduire la journée de la veille. 
Je m'installe pour la tétée, respire lentement, relâche mon corps. Je me fais du bien. Je prends ce temps pour moi avant de récupérer mes deux autres enfants et ainsi être capable d'acceuillir leurs émotions de la journée. 

Merci Tao, hier était une belle journée sans cri. 

Moralité: prenez soin de vous. 
Pensez à mettre en place un sas pour relâcher les tensions avant de retrouver vos enfants en fin de journée.