Il m'arrive régulièrement d'avoir cette sensation, de ne pas être à ma place sur ce blog à vous donner des conseils, des astuces, de vous parler parentalité positive...
Alors, que parfois c'est le chaos dans ma famille.
Il y a quelques temps, une collègue accompagnante partageait qu'à la fin de ses cycles d'ateliers, les parents lui proposaient de faire un goûter ou un pique nique avec sa famille, et qu'elle développait toutes sortes de stratagèmes pour éviter d'assister à cet évènement avec ses enfants. En effet, en tant que conseillère, les parents s'attendent à ce que nos enfants soient de véritables petits anges, que tout se passe pour le mieux: la perfection... comme dans les livres!
Or, la vraie vie n'est pas un livre!
Et elle n'osait pas leur montrer que c'était la galère chez elle aussi.
Elle, formée par les plus grands noms, comme Isabelle Filliozat ou Catherine Dumonteil Kremer - Elle, qui anime des ateliers depuis des années - Elle, aussi à des difficultés avec ses enfants.
Whaou, ce fut un véritable soulagement d'entendre ses propos. Car comme les parents qu'elle accompagne, je croyais aussi que chez elle tout se passe comme les théories des livres. Et, au contraire, elle vivait les mêmes ressentis que moi, bloggeuse et accompagnante lors d'ateliers.
Il m'arrive, en effet, d'avoir honte de donner des pistes sur l'éducation bienveillante car je me sens pas à la hauteur en tant que mère.
J'ai même peur que l'on se rend compte. Alors comme ma collègue, j'ai l'ongtemps évité que mes enfants soient présents lors de rencontres ou autres évènements...
Il m'est aussi arrivée de ne plus oser faire d'article sur le blog car je me sentais pas légitime, malgré mes formations, mon expérience et mes nombreux accompagnements et ateliers.
Je ne suis pas parfaite, je suis comme vous une maman qui avance pas à pas.
Il y a des domaines où je suis vraiment compétente et experte et ce sont bien ces domaines que je m'engage à développer avec vous dans mes articles.
Et puis, il y a d'autres domaines où j'ai encore tout à apprendre, et ils sont encore nombreux. (comme les conflits dans la fratrie ou l'adolescence, ce sont des sujets en cours d'acquisition et pour le moment ne me sentant pas experte, je ne développe pas ces sujets)
La jauge de mes compétences augmentent, et celle où j'ai encore à apprendre diminue.
Et il faut savoir qu'il y a quelques années, la première jauge était à zéro!
Suis-je une imposteur?
Parfois j'ai ce sentiment, et puis je réalise que je ne suis qu'une maman avec des émotions, un vécu, parfois du stress, de la fatigue, des cycles menstruels... et ce n'est pas toujours évident.
Il me semble important de vous ouvrir mon coeur car beaucoup de parents, qui débutent dans la parentalité bienveillante, cherchent à avoir leur jauge compétence pleine, et surtout qu'il n'y ai plus de crises ou de cris.
Et ce culte de la perfection peut être épuisant et démotivant.
Notre entourage peut aussi nous faire croire que nous sommes un imposteur quand on leur vante les mérites de la non violence et que quelques minutes après nos déballages d'arguments nos enfants font un "caprice" (qui n'est autre que l'expression d'une frustration, rappelons-le)
Il est important d'accepter que notre jauge compétence se remplissent petit à petit, et que notre accompagnement donnera des résultats et que plus nous avançons plus nous allons travailler de nouvelles compétences, et donc s'autoriser à tâtonner, à échouer, à se tromper, à se planter... pour mûrir et pousser encore plus.
Ce qui fût le cas de ma collègue, aujourd'hui, ces enfants participent aux rencontres et sont de vrais assistants pour elle.
Je le constate aussi avec mes enfants qui récoltent ce que j'ai pu semer parfois en tâtonnant, et l'on continue d'avancer, ensemble, chaque jour pour développer de nouvelles compétences et parfois ce n'est pas sans me planter et être à côté de la théorie des livres, et de la perfection.
Petit à petit, à force d'essayer encore et encore, d'échec, de cafouillage, de corriger mes erreurs... je réussi à faire augmenter ma jauge expert.
L'important c'est d'avancer, pas d'être parfait!
Le syndrome de l'imposteur, n'est qu'une imposture.