Depuis quelques jours, j'ai un GRAND besoin d'écrire ce billet...
Tao a bientôt 2 mois, 8 semaines, 54 jours pour être très précise!
Depuis sa naissance, je ne compte pas le nombre de fois où j'ai monté les 3 étages pour arriver jusqu'à mon appartement, où j'ai étendu des machines, vider le lave vaisselle, préparer le repas, passer l'aspirateur...
Tao avait seulement 4 jours que je faisais la sortie de l'école. Il avait même pas une semaine que j'accompagnais mes aînés à leurs activités sportives...
La vie continuerai presque comme si de rien n'était et pourtant un petit nourrisson, tout fragile, tout petit est entré dans notre vie!
La femme vient de mettre au monde un bébé après un accouchement qui lui demande de l'énergie. Il lui faut aussi de l'énergie pour nourir son bébé. Il faut également reposer ce corps qui a souffert du poids du bébé pendant 9 mois.
J'ai toujours entendu qu'il s'agissait d'une période de 40 jours pour que la mère puisse se lever. On appelle cela les relevailles.
Dans le dictionnaire, les relevailles, signifie le fait de se lever, de relever de couches (Petit Robert) et la bénédiction donnée à une femme relevant de couches (Larousse). Des termes qui ne sont plus utilisés mais les besoins des mères qui donnent naissance sont encore bien réels et même plus importants que jamais.
Imaginons... Quarante jours pour pouponner à son aise pendant que d’accortes fées du logis prennent en main la cuisine, le nettoyage, les soins aux autres enfants, le mari, la maisonnée...
Cela était possible, il y a quelques années. En effet, toutes les générations habitaient dans la même maison, et la mère aidait sa fille, toute nouvelle mère à son tour.
De nos jours, il est difficile d'avoir du soutien de la famille, de nombreux kilomètres nous séparent.
Oui, la réalité est différente.
Nous venons d'accoucher et nous sommes rattrapées par notre quotidien très très vite.
Certains papas peuvent prendre un congés paternité de 15 jours, d'autres, comme mon mari, ne peuvent pas! En effet, en tant qu'entrepreneur, il a allégé son temps de travail au maximum, mais il n'a pas pu faire plus.
Relais et soutien de la famille?
Ma famille habite aux quatre coins de la France, ils sont venus dès qu'ils ont pu pour nous apporter leur soutien et leur aide. Par exemple, mes parents sont venus de Perpignan avec le repas.
La famille la plus proche n'a pas posé de question. Wondermaman en action! Je gère les 15 jours de vacances avec mes trois enfants alors que j'ai accouché il y a 15 jours.
(vous sentez là l'enervement!)
Ce n'est pas grave, je vais avoir le soutien de la société!
Effectivement, en tant que famille "nombreuse", j'ai appris que la CAF ouvrait des droits à une aide ménagère pendant quelques temps. Oh joie!
En septembre, je contacte un organisme, qui m'informe qu'il n'ont plus de financement de la CAF, qu'il faudra rappeler en janvier!!!
Mais c'est après la naissance, avec des nuits hachées, les vacances scolaires... que j'ai besoin d'aide :(
Alors heureusement, j'ai un réseau d'amies qui sont toujours là en cas de besoin.
C'est un formidable soutien que je n'avais pas pour mes aînés, et je pense que de nombreuses mamans n'ont pas. :(
Elles sont disponibles si besoin d'un relais, à l'écoute si j'ai besoin de décharger... Elles sont mes piliers et m'aident à avancer dans ce quotidien de mère au foyer.
Du bonheur de pouponner un nouveau né, de contempler ses sourires, d'entendre ces areu... mais le peu de soutien, de reconnaissance, de relais, d'aide, d'écoute et d'accompagnement n'aide pas les mères à s'épanouir et risque de les faire sombrer lentement vers l'epuissement et le burn-out maternel.
Alors, cher père, si tu lis cet article pense à dire "MERCI" à ta femme le soir en rentrant du travail. Merci d'avoir changé des couches, d'avoir préparé le repas... et prend là dans tes bras. Cette gratitude et ce contact va sécréter de l'ocytocine, hormone du bonheur.
cher(es) ami(es), toi qui est capable d'entendre "non" à la question "Est-ce que ça va?". Ose appeler ton amie qui vient d'accoucher, ose lui envoyer un message, lui dire que tu es là si besoin. Ces messages me font beaucoup de bien et je sais que mes amies sont là si j'en ressens le besoin.
Cher famille, un repas, un temps avec les aînés, une lessive... des petites tâches du quotidien, qui vous paraissent toutes minimes aideront grandement la famille qui vient de s'agrandir.
Etendre une machine me demande une énergie folle: sortir le linge entre deux pleurs car mon loulou a besoin de moi, l'étendre dès que possible... Vive le portage qui m'aide beaucoup.
Je suis en colère contre la société qui minimise le fait d'accoucher. Je suis en colère des images de femmes qui viennent d'accoucher qui retournent très vite au travail (je pense à Rachida Dati)... Non, la réalité est différente. Nous avons besoin de câlins, d'aides, de soutien. Prenez soin des jeunes mamans, car le congés maternité ce n'est pas être allongée sur son canapé à mater des séries, oh non ce n'est pas ça, pas du tout!!!!
Edit:
J'oubliais l'essentiel!
Toi, chère maman, ose demander de l'aide, exprimer ce dont tu as besoin précisément "J'ai besoin que tu mettes la table."
Ose te mettre en lien avec d'autres parents, des associations de soutien à la parentalité pour ainsi rompre l'isolement, constater que tu n'es pas seule et avoir du soutien.
Voici un annuaire qui te sera bien utile http://priscillearnaud.wix.com/repertoire
Pleins de courage à vous toutes et n'oubliez pas que vous faites du mieux que vous pouvez.
Courage.