"Que les femmes devenues mères travaillent ou non elles se sentent facilement coupables de toutes sortes de choses. Ce vécu ne semble pas lié à une réalité de faute par rapport à l'enfant ; il est la résultante d'une multitude de sentiment mêlés, difficilement exprimables. Tiraillements internes, désirs contradictoires, peur du jugement, sens du devoir, impuissance, colère retournée contre soir en sont les constituantes habituels."
« Maman, je ne veux pas que tu travailles ! » Anne-Marie et Isabelle FILLIOZAT 

Depuis quelques jours, je vois mon ventre se durcir le soir après le travail, quelques contractions et de la fatigue. Malgré les recommandations de mon mari, je traîne à prendre un rendez-vous chez mon gynécologue. 

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Je fini, enfin, par oser appeler pour un contrôle. Mardi midi, je me rends à ce rendez-vous envahie de honte "Mais pourquoi je vais à ce rendez-vous. Allez c'est juste quelques contractions..." Je me sens pas légitime d'aller voir mon médecin. 
Quand il me demande les raisons de ma venue, je suis profondément gênée de lui exprimer comment je me sens. 
Il décide alors de contrôler mon col. 

Rapidement, il me dit que mon ventre est dur, qu'il faut absolument que je me repose. A l'écoute de ces mots, je me sens légère, la honte disparaît car ce que je ressens est légitime. 
Il faut que je me repose pour arrêter ces contractions et mener ma grossesse au bout. Je suis donc arrêtée... 

Je vais prendre soin de moi, de mon bébé, mais un autre sentiment prend place: La culpabilité!
Je me sens coupable de laisser mon travail, ma collègue, tout ce qu'il y a à faire... 
Alors que cet arrêt est légitime pourquoi me sens-je si coupable? 

Je m'intrerroge, cherche à comprendre car quand je parle de ce sentiment à mes amies, je réalise que je ne suis pas seule à ressentir cela. 
Je réalise que je dois faire le deuil de la mère parfaite. La mère qui travaille, qui gère ses enfants, sa maison, et son gros bidon. Non, aujourd'hui, je ne suis pas cette mère, car je suis une mère parfaitement imparfaite!

"Le passage dans le domaine de la responsabilité implique donc que nous fassions le deuil d'une image de soi parfaite, capable de tout gérer, de tout endosser, de tout réparer. Nous devons sortir de la prison du « tout ou rien ». Le bénéfice est substantiel car en demeurant dans l'alternative, on se sent bien plus souvient nulle qu'excellente. D'autant que, comme chacun le sait, la perfection est inatteignable. Et, rappelons-le, un enfant n'a pas besoin d'une mère parfaite et toute puissante. Il a juste besoin de sa mère, unique."
« Maman, je ne veux pas que tu travailles ! » Anne-Marie et Isabelle FILLIOZAT 

Je comprends également que la la société nous pousse à cette perfection: la productivité, l'efficacité au travail... D'ailleurs, lorsque j'annonce mon arrêt, les seuls propos de ma chef furent "Déjà!". Un brin culpabilisant, vous ne trouvez pas?
A ce sujet, je trouve que malgré un statut de la femme enceinte très protecteur, son statut n'est pas encore bien adapté en entreprise. 
Par exemple, la loi dit que la femme enceinte ne doit pas porter de charges trop lourdes, et pourtant, bien que mon emploi du temps soit adapté, on m'a demandé de ranger un bureau, des placards (avec classeurs, cartons... me levant, puis me baissant). Ce besoin de repos serait-il en lien avec ces tâches? 

Alors depuis quelques jours, j'essaie de me défaire de ce jugement sur moi-même, d'être plus tolérante et d'accepter mes limites. Il s'agit de ma grossesse et de la santé de mon bébé car ce besoin de repos est tout à fait légitime.