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Ensemble naturellement
16 octobre 2014

COLERE AU SUPERMARCHÉ

Depuis quelques mois, j'ai très envie de vous partager cet épisode familial qui s'est déroulé durant nos vacances en famille. 

Au quotidien, je m'arrange toujours pour faire les courses sans les enfants (drive, durant ma pause, le week-end pendant qu'ils restent avec leur papa...). Cependant, pendant les vacances, cette "corvée" est familiale et mes enfants sont, alors, tentés par tout et n'importe quoi. 

"La situation du supermarché nous est familière. Elle est potentiellement explosive. Les courses se font souvent en fin de journée, alors que nous sommes tous fatigué. Nos petits, à partir du moment où ils commencent à marcher, sont d'avides explorateurs et tout environnement nouveau les passionne. De plus, ils aimeraient ramener à la maison tout ce qui les intéresse."
Agathe et la fessée - Catherine Dumonteil Kremer 

Nous arrivons dans le supermarché, et rapidement en tête de gondole, Hugo voit un "chien-bernard", comme il les appelle,  en  peluche. 
Hugo adore les peluches et apprécie beaucoup les chiens. Jackpot! Le loulou tombe amoureux et veut absolument cette énième peluche pour compléter sa collection, déjà bien envahissante dans le lit! 

Nous débutons les vacances qui risque d'être l'objet de plusieurs tentations, il est, donc, hors de question de lui acheter cette peluche. 

J'entends sa demande, la reformule "Tu as très envie de cette peluche, elle est très belle" et lui propose de la prendre avec nous le temps des courses et lorsque nous arriverons à la caisse, nous irons la remettre dans le rayon. 
Hugo est ravi, durant toutes les courses, il est accompagné de son "chien Bernard", puis nous arrivons à la caisse! 
Je lui rappelle notre accord, on va reposer la peluche. Il est un peu triste et se met à pleurer tout en posant la peluche. "Tu es triste mon chéri". J'écoute et j'accompagne ses pleurs, ce qui lui permet de décharger complètement sa tristesse et de se calmer rapidement. 

"C'est une astuce qui donne beaucoup de liberté à l'enfant, il peut manipuler l'objet pendant la durée des courses, il en sera ravi - mais pas toujours."
Poser des limites à son enfant - Catherine Dumonteil Kremer

Je me dis génial, on s'en est pas trop mal sorti! 
Jusqu'à ce que nous retournions dans ce supermarché la semaine suivante...

Avant d'arriver dans le supermarché, nous faisons de nouveau le point sur la peluche. Hugo est ravi de l'avoir de nouveau durant les courses. 
Arrivés à la caisse, je lui annonce que les courses sont finis et qu'il faut faire le bisous à la peluche.... hum hum hum, là c'est moins fun que la dernière fois! 

"Je l'aime très fort", pleurs, sanglots, roulage par terre... 
Il est vraiment triste mon loulou, je le dis, je le comprends. J'accepte aussi que son corps tout entier exprime cette frustration et cette tristesse. 
Cependant, ce n'est pas aussi simple pour les autres clients: regards interloqués, gens qui s'arrêtent pour observer mon fils qui pleure allongé au sol...
Moi, je suis présente, j'écoute ses pleurs, ce qui signifie que je l'autorise à exprimer sa tristesse qui est l'expression de sa frustration face à cette grosse envie d'avoir cette peluche avec lui. 
La scène a duré une bonne dizaine de minutes, elle fût très longue pour moi et mon mari, probablement aussi pour les autres clients. 
Hugo a lâché tous ses sanglots, tout en étant accompagné et compris, après cette crise il été apaisé. 

 

Je souhaitais vous partager cette scénette de notre vie, pour vous rappeler que l'éducation bienveillante n'arrête pas les crises, bien au contraire, ce choix éducatif permet à l'enfant d'exprimer ses sentiments et les émotions qu'il contient. Rappelons que l'expression de la tristesse se fait par les pleurs. 
Hugo est encore petit, son cerveau n'est pas encore mature pour contenir toutes ses émotions, qui s'expriment aujourd'hui de manière un peu explosive. A force d'accompagnement, il apprendra à maîtriser et exprimer de manière plus conventionnelle ses sentiments. 

Il n'a pas eu ce Saint Bernard en peluche du supermarché, mais il a eu un magnifique chien en peluche à la mer de glace. Un beau souvenir de ce merveilleux site. 

image

Pour aller plus loin:
Les caprices n'existent pas 
Je fais les courses avec mes enfants  
besoin ou désir? 

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Commentaires
S
Le regard des autres est un vrai poison.<br /> <br /> Une anecdote récente en repas de famille : notre 4 ans et 1/2 se fait piquer le jouet convoité par son cousin, qui part avec et revient le "narguer". Crise, cris, le cousin le mord. Le mien ne supporte pas la frustration, il pleure il crie. Mon frère l'emmène un peu à l'écart, mon petit crie de plus belle. Il lui pose plusieurs fois la question : ton cousin t'a-t-il mordu. Le mien ne répond pas il pleure toujours. Je sais moi qu'il s'en fiche d'avoir été mordu, que c'est le "vol" de son jouet qui lui importe. Mon frère continue, le ton monte, il lui crie très fort dessus. Mon fils ne supporte pas la frustration qu'il n'arrive à exprimer que par les cris et les pleurs... mais il ne supporte encore moins l'injustice. Mon frère l'emmène dans une chambre à l'écart, où il tente de le calmer (repétition des memes phrases / questions, ton agressif...). Je finis par intervenir : je sais qu'il a besoin de se réfugier contre moi, son doudou et hop on s'apaise. Mon frère ne comprend pas, il sort en claquant la porte et marmonnant. Je pratique la décharge des émotions que je laisse éclater à la maison ou en public. Seule je le gère mais en famille, devant les amis, ce jugement est insupportable. Nous sommes toujours tiraillés entre la recherche de la compréhension des besoins de nos enfants et le regard insoutenable et incompris des autres. Et nous n'arrivons pas à maintenir notre cap. Nous cédons au poids de ces regards insistants et crions et punissons aussi à notre tour, pour montrer qu'on ne se laisse pas "b..ffer" par nos petits. Et nous savons qu'ils ne le comprennent pas...
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A
Bonjour merci pour ce partage, c est souvent difficile le regards des autres, lorsqu on se sent jugé...lorsque ca m arrive, je garde en tete mon but premier: reconnaître et accompagner l enfants dans ses émotions fortes: c est lui offrir un cadre de confiance et le droit de vivre ses émotions pour mieux avancer et les gérer ensuite. Mon truc: prendre une photo ou noter l objet désiré sur une liste, (prise en consideration de ses desirs sans pour autant les acheter) très pratique pour des idées cadeaux a envoyer a la famille pour noël ou anni par exemple. Bonne suite a vous tous Christine
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A
Merci pour ce partage. Je suis admirative. Je fais rarement les courses avec ma petite et quand c'est le cas, j'essaie de faire du très très rapide et il ne faut pas que je sois seule (besoin du papa). Parce ce que c'est pas facile et c'est surtout le regard des gens qui me gêne. Je ne suis pas capable de laisser aller les sentiments de ma fille qui pleure/crie/se balade partout/cours/touche à tout, etc.
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J
Je trouve ça très bien de nous faire de votre expérience, le fait est ce qui nous dérange le plus c'est le regards des autres, qui parfois nous poussent à faire une crise nous aussi ^^. Votre petite anecdote permet de rebooster nos choix d'éducation même si nous n'avons pas encore vécu ce genre de situation. Notre petit (16 mois) ne nous a pas encore fait ça.
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