C'est une phrase que j'entend régulièrement, trop souvent! 

Alors parce que mes enfants sont des garçons, ils seraient, soit disant, plus turbulents que les filles! Mais d'où vient cette croyance? Pourquoi de telles pensées?
Avant d'être des garçons, ils sont des enfants qui ont besoin de bouger, de sauter, de crier, de jouer, d'expérimenter, de dire leurs émotions, d'être accompagnés, aimés, câlinés...
Il existerait alors une différence entre les filles et les garçons? Certaines études confirment mes inquiétudes et montrent à quel point l'attitude d'un adulte change en fonction du sexe de l'enfant.

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ETUDE 1
Une expérience consiste à faire croire à une moitié d'un groupe qu'un bébé est un garçon et l'autre moitié qu'il est une fille. Il est seulement vêtu d'une couche et les groupes ont connaissance de son sexe. 

Dans la première étude, le nourrisson, vêtu d'une simple couche, était placé sur une table en position pour ramper en présence d'un inconnu.
Dans l'autre, l'adulte entendait les pleurs sur bande magnétique en provenance d'une pièce voisine. Les chercheurs observaient les sujets à leur insu afin de mesurer jusqu'à quel point ils laissaient le premier nourrisson explorer son environnement, et au bout de combien de temps ils allaient s'occuper de lui quand il "se réveillait" et combien ils allaient interagir avec lui.
Ceux qui croyaient avoir affaire à une fille la rejoignaient vite quand elle pleurait et interagissaient davantage avec elle.
Ceux qui pensaient se trouver face à un garçon attendaient plus longtemps avant d'aller le consoler mais l'ont plus encouragé dans l'exploration et dans l'activité motrice.

ETUDE 2
John et Sandra Condry montrèrent à des adultes une vidéo d'un enfant de neuf mois face à une série de jouets. Ils dirent à certains qu'il s'agissaient d'une fille, à d'autres , d'un garçon, mais tous virent le même petit film. 
Les chercheurs demandèrent d'évaluer le plaisir, la colère et la peur du nourrisson, qui fondait notamment en larmes à cause du diable en boîte. 
Ceux qui pensaient observer un garçon virent de la colère dans ses pleurs. 
Ceux qui se croyaient devant une fille estimèrent en revanche qu'elle prenait peur. 
Les premiers jugèrent plus actifs et plus costaud que les seconds.

BILAN DE CES ETUDES 
Ces deux études mettent en avant le fait que les adultes ne se comportent pas de la même manière face à un garçon ou une fille. 

Les filles sont consolées, accompagnées dans leurs émotions mais pas encouragées à explorer ou encore à prendre des risques. Cependant, elles doivent se montrer gentilles, la colère est une émotion inacceptable chez une fille pour de nombreux parents. 

Les garçons, eux, ont l'autorisation d'explorer et sont encouragés à se montrer téméraires mais ils sont souvent seuls pour affronter leurs peurs, leur solitude ou leur tristesse. D'ailleurs, plus grands, on peut les réprimander de trop exprimer leur émotion avec le fameux "Un garçon ça ne pleure pas!" et après on s'étonne qu'ils frappent au lieu de pleurer! 

Pas très étonnant que les garçons ont plus de chance d'être réprimandés et les filles d'être surprotégées.

"Autrement dit: notre société amène les garçons à souffrir de leur isolement et les filles, de leur impuissance. On attend d'un garçon qu'il sacrifie ses émotions et ses relations à son succès alors qu'une fille doit plutôt renoncer à s'accomplir sur le plan personnel pour ménager la sensibilité de son entourage."
Lawrence Cohen - Qui veut jouer avec moi?

RESULTATS 
Mon aîné n'ose pas dire à ses copains de l'école qu'il m'embrasse au coucher ou encore n'ose pas pleurer devant ses camarades sous peine qu'on leur "traite de fille".
Parce que oui "comme une fille" est presque une insulte, et une grande marque de protection intime en a fait un spot publicitaire que je vous invite à regarder.

POUR EN FINIR AVEC CES DIFFERENCES
Trop de garçons souffrent d'un réservoir vide. 
Chaque enfant, peu importe le sexe aura besoin de remplir son réservoir. 
Câliner, écouter, accompagner un garçon n'en fera pas un faible, uniquement un être humain, qui apprendra beaucoup sur le plan émotionnel. 

Trop de filles manquent de confiance. 
Il est important de developper le pouvoir personnel des filles, de croire en elle et d'oser.