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Samedi soir, à la recherche d'une photo, j'ai farfouillé dans un ancien blog que je tenais il y a quelques années. Son but était de donner des nouvelles des loulous à la famille et les amis. 

J'ai été fortement tentée de relire quelques articles que j'avais pu écrire il y a 4 à 5 ans, heureuse de visionner de nouveau des vidéos avec mes loulous, de regarder des photos...

Cependant, relire ce que j'avais pu partager -  mes états d'âme, ma fatigue, mes difficultés... - a été assez pénible. 
Rude de lire mes débuts de mère. Je savais que mon aîné n'avait pas cette chance d'avoir un terreau rempli d'engrais que j'aurais pu arroser durant ces premières années, j'en avais conscience mais cette lecture m'a rappelé cela. Il ne s'agissait pas uniquement de souvenirs, c'était écrit. JE l'avais écrit. 

A la naissance de Nolan, j'ai reproduit le schéma que je connaissais, que j'avais reçu. Pendant ses premières années, je ne me suis jamais posée la question "Est-il possible de faire autrement?". Je pensais que je faisais ce qu'il y a de bon pour lui, comme mes parents avaient fait pour moi. 
Alors j'avançais sans me poser de question, cependant avec des doutes, des inquiétudes et des difficultés et surtout l'envie de perfection pour mon enfant et moi-même.

"C'est dur" "Il est difficile" "Il dit des gros mots"... Entre 4 et 5 ans, mon bonhomme grandissait, il apprenait l'autonomie, l'expression de ses émotions, l'envie de découvrir, d'expérimenter, d'explorer. Et ça je ne le savait pas. 
Je souhaitait que cet enfant soit poli, sage, intelligent... 
(D'autant plus difficile à lire que son frère à le même âge en ce moment)

Avec l'arrivé de son petit frère, j'ai appris au fur et à mesure qu'il existait un autre mode d'éducation plus bienveillant et respectueux. Je me souviens de cet été de 2011 où j'ai lu "Parents épanouis, enfants épanouis" une révélation, mes premiers vrais pas pour accompagner mon enfant et désherber son terreau pour le rendre plus fertile et l'aider à pousser au mieux. 

Chaque jour, j'apprends sur mon enfant, son développement, j'apprends sur la bienveillance, les émotions, j'apprends sur moi, sur nous, notre relation...

J'ai conscience que nos débuts furent compliqués. Un sentiment de culpabilité m'a longtemps envahi, puis j'ai osé lui partager mon resenti et le fait que j'apprends mon rôle de maman grâce à lui, que j'ai commis des erreurs parce que je ne savais pas, je me suis excusé de tout cela. 

Dans quelques jours, mon petit bouchon fêtera ses 8 ans, son terreau se désherbe chaque jour, nous l'arrosons de notre plus bel engrais, nous l'accompagnons tel un tuteur pour qu'il grimpe bien haut et quand il sera robuste il pourra tenir seul. 
Accepter et réparer nos erreurs en n'oubliant jamais la citation "A chaque fois que je me plante, je pousse". 

"Je dis souvent aux parents avec lesquels je travaille que c'est un véritable enfer que d'avoir des enfants et de croire qu'il existe des parents parfaits. Si, à chaque fois que nous sommes moins que parfaits, nous nous faisons des reproches, nos enfants n'en retireront aucun bénéfice. Je propose donc d'essayer non pas d'être des parents parfaits, mais de devenir des parents de moins en moins stupides, en tirant les enseignements nécessaires à chacune des occasions où nous arrivons pas à donner à nos enfants la compréhension dont ils ont besoin, où nous ne parvenons pas à nous exprimer avec honnêteté."
Marshall B. Rosenberg

Projet 365 # 70 - Un jour, un billet