La Fondation pour l’Enfance lance une nouvelle campagne de sensibilisation pour faire réfléchir et changer des mauvaises habitudes souvent héritées de notre éducation. Ce spot publicitaire montre que toute violence physique peut avoir un retentissement sur nos enfants.
« Il n’y a pas de petite claque, ni de petit coup, toute violence envers nos enfants peut avoir des conséquences sur leur santé physique et psychologique» déclare le Dr Gilles LAZIMI, coordinateur de la campagne.
"Claques, fessées, hurlements, brutalités, ces violences éducatives ordinaires de parents convaincus que ce moyen éducatif aide à grandir sont les seules encore tolérées dans notre société. Elles sont banalisées, voire défendues, par une majorité d’adultes, qui les justifient, car, les ayant eux-mêmes subies, ils sont persuadés qu’elles leur ont été bénéfiques !" comme l'explique la psychologue Marie-Christine Marion.
Par conséquent, le constat actuel est alarmiste: "Plus de 50 % des parents commencent à frapper leur enfant avant l’âge de deux ans, persuadés par l’éducation qu’ils ont reçue que cela leur est utile et profitable !" Le Dr LAZIMI ajoute que "pour leur bien-être et celui de notre société, nous devons apprendre à supprimer ces pratiques éducatives: punitions, châtiments corporels : claques, fessées, gifles, tapes"
Cependant, ces violences banalisées, tolérées par la société, peuvent avoir des conséquences sur le développement de l’enfant. Un certain nombre aura des séquelles en termes de santé, d’apprentissage et de développement.
De plus, « d’un point de vue éthique, ces violences sont injustifiables. Entre adultes, toute violence est un délit, alors pourquoi ne l’est-elle plus quand elle a pour cibles nos enfants ? » déclare le Dr Emmanuelle PIET.
Y a t'il un lien entre punitions corporelles et obéissance? A court terme peut-être... Mais à long terme, non!
En moyenne, il faut huit fessées pour faire obéir sur une brève période un enfant, donc réel risque d'éscalade.
Trente deux pays ont interdit par la loi les violences éducatives ordinaires en direction des enfants, mais la France n’y a pas encore souscrit.
Il est plus que temps d'ouvrir les yeux et de prendre toutes les mesures nécessaires pour que cesse la pratique de la violence sur les enfants, violence qui, dès leur plus jeune âge, compromet leur avenir et l'avenir de la société dans son ensemble.
Pour aller plus loin, vous pouvez lire le dossier de presse de le fondation pour l'enfance
Comment faire sans fessée?
La campagne est visible depuis le 22 juin 2013 sur les chaînes télévisées nationales ainsi que sur le web. Elle permet de sensibiliser les parents et de s'interroger.
Malheureusement cette campagne, à mon grand regret, n'offre aucune aide pour accompagner les parents vers une éducation bienveillante.
Voici quelques pistes pour vous aider à remplacer et stopper les punitions corporelles:
- Je vous invite à télécharger le dépliant "Sans fessée comment faire?" : Un dépliant complet qui vous apportera des solutions à mettre en place dans votre famille.
- Vous pouvez aussi visionner l'émission "Les maternelles" autour du thème "Sans fessée, comment faire?" avec comme invité Catherine Dumonteil Kremer
- De nombreux groupes sur facebook se sont crées pour ainsi avancer à plusieurs à petits pas: 21 jours sans crier sur mon enfant, Je ne mettrais plus de fessée...
- Et bien sûr, restez fidéle à ce blog et la page facebook sur laquelle je partage régulièrement avec vous ;)
je suis maman d'un petit garçon de 4 ans, je m'intéresse et m'essaye à la parentalité bienveillante depuis deux ans maintenant.
Ton constat sur cette nouvelle campagne va dans le même sens que le mien. On nous "gave" les oreilles au sujet de la violence éducative mais on est très difficilement aidés à en sortir. En lisant ce post, j'étais pleine d'espoir par rapport à des propositions de solutions alternatives. Mais, malheureusement, je reste encore sur ma fin.
J'adhère totalement aux principes de l'éducation non violente. Je comprends bien ce que je lis dans les livres, documentations, et autre. Cependant, j'ai toujours l'impression que la sanction (dans le sens d'une punition logique et non blessante) n'existe presque pas dans ces principes. Et pourtant, plusieurs fois je me retrouve démunie face au comportement de mon enfant. Quand il se fâche à cause d'une frustration, par exemple, son comportement n'est pas acceptable pour moi. Il jette ses jouets, crie très fort et part se cacher pour ne pas faire ce que je lui demande. Que faire dans ce cas? L'écoute et la parole ne suffisent pas, il me semble. Je confisque parfois les jouets jetés quand il refuse de revenir les ranger (conséquence logique pour moi), mais cela ne corrige pas le mauvais comportement quand il décide de nous tenir tête.
J'aimerais avoir votre avis sur cette question. Que peut-on mettre en place comme "sanction" pour marquer tout de même notre autorité (tellement nécessaire malgré tout) sans blesser l'enfant ni physiquement, ni moralement?
Merci pour votre attention, et merci pour votre blog que je suis de près et qui m'apporte beaucoup de soutien dans cette grande aventure qu'est la famille...
Stéphanie