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Ensemble naturellement
24 mars 2013

REJET DE SOI

Un peu absente, mais pourtant tant à vous partager!
Aujourd'hui, je reviens avec un texte qui cloture ma lecture "Laisse-moi te raconter les chemins de la vie" de Jorge BUCAY, que j'ai envie de vous partager.

J'étais là dès le premier instant.
dans l'adrénalise
qui circulait dans les veines de tes parents
quand ils faisaient l'amour pour te concevoir,
puis dans le fluide
que ta mère pompait dans ton petit coeur
alors que tu n'étais encore qu'un parasite

Je suis arrivé à toi avant que tu puisses parler,
avant même que tu puisses comprendre quelque chose de ce que les autres te disaient.
J'étais déjà là quand, maladroitement,
tu t'essayais à tes premiers pas
devant les yeux moqueurs et amusés de tous.
Lorsque tu étais sans protection et exposé,
lorsque tu étais vulnérable et dans le besoin.

Je suis apparu dans ta vie
en tenant la pensée magique par la main
M'accompagnaient...
les supertitions et les exhortations,
les fetiches et les amulettes...
les formules rituelles, les coutumes et la tradition...
tes maîtres, tes frères et tes amis...

Avant que tu saches que j'existais,
J'ai divisé ton âme en un monde de lumière et un autre d'obscurité.
Un monde de ce qui est bien et un autre de ce qui ne l'est pas.

Je t'ai apporté tes sentiments de honte,
t'ai montré tout ce qu'il y a en toi de mauvais, de laid,
de stupide,
de désagréable,
je t'ai collé l'étiquette de "différent",
lorsque pour la première fois je t'ai dit à l'oreille
que quelque chose n'allait pas bien du tout chez toi.

J'existe depuis avant la conscience,
depuis avant la culpabilité,
depuis avant la moralité,
depuis le commenceement des temps,
depuis qu'Adam a eu honte de son corps
en s'apercevant qu'il était nu
et l'a couvert!

Je suis l'invité non voulu,
le visiteur non désiré
et pourtant je suis le premier à arriver
et le dernier à m'en aller.
Avec le temps je suis devenu puissant
en écoutant les conseils de tes parents sur la façon
de réussir dans la vie

En observant les préceptes de ta religion,
qui te disent quoi faire et ne pas faire pour pouvoir
être accepté de Dieu en Son sein.
En subissant les plaisanteries cruelles de tes camarades de classe lorsqu'ils se moquaient de tes difficultés.
En supportant les humiliations de tes supérieurs.
En contemplant ta silhouette degingandée dans le miroir et en la comparant ensuite avec celles des "célébrité" qu'on voit à la télévision.

Et maintenant, enfin
puissant comme je le suis
et du simple fait
d'être femme,
d'être noir,
d'être juif,
d'être homosexuel,
d'être oriental,
d'être disqualifié,
d'être grand, petit ou gros...
je veux te transformer,
en tas d'ordures,
en déchet,
en bouc emissaire,
en responsable universel,
en un maudit
bâtard
méprisable.

Des générations et des générations d'hommes et de femmes me soutiennent.
Tu ne peux te libérer de moi.

La peine que je cause est à ce point insoutenable
que pour me supporter
tu devras me transmettre à tes enfants
afin qu'ils me transmettre aux leurs
pendant des siècles et des siècles.

Pour t'aider, toi et ta descendance,
je me deguiserai sous forme de perfectionnisme,
de grands idéaux,
d'autocritique,
de patriotisme,
de moralité,
de bonnes manières,
de maîtrise de soi.

La peine que je te cause est à ce point intense
que tu voudras me nier
et, pour cela
tu tenteras de me cacher derrière tes personnages,
derrière les drogues,
derrière les luttes pour l'argent,
derrière les névroses,
derrière ta sexualité debridée.
Mais quoi que tu fasses,
où que tu ailles,
je serais là,
toujours là.
Parce que je voyage avec toi
jour et nuit
sans répit,
sans limites.

Je suis la cause principales de la dépendance,
de la possessivité,
de l'immoralité,
de la peur,
de la violence,
du crime,
de la folie.

Je t'ai appris la peur d'être rejeté
et j'ai conditionné ton existence à cette peur.
Tu dépends de moi pour continuer d'être
cette personne entourée, désirée,
applaudie, aimable et agréable
que tu montres aujourd'hui aux autres.
Tu dépends de moi parce que je suis le coffre dans
lequel tu as caché les choses les plus désagréables,
les plus ridicules,
les moins désirables, de toi-même.

Grâce à moi,
tu as appris à te satisfaire
de ce que la vie te donne,
car, après tout,
tout ce que tu vivras sera toujours plus
que ce que tu crois mériter

Tu as deviné, n'est ce pas?

Je suis le sentiment de rejet que tu éprouves envers toi-même.

JE SUIS... LE SENTIMENT DE REJET QUE TU EPROUVES ENVERS TOI-MÊME.

Souviens toi de notre histoire...

Tout à commencé ce jour gris
où tu as fiérement cessé de dire
"JE SUIS!"
Et où, mi-honteux, mi-craintif,
tu as baissé la tête
et changé tes paroles et attitudes
pour une pensée:
"JE DEVRAIS ETRE..."

 

 

 

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Commentaires
L
Ces mots sont très forts, merci pour ce partage.
Répondre

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