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Ensemble naturellement
12 décembre 2009

LES RISQUES DE L'ACCOUCHEMENT A LA MAISON

Je trouve ça tellement beau, tellement touchant. Ca reflete tellement la réalité et ceux pourquoi je me suis dirigée vers un AAD, j'aimerai tellement que cet acte soit compris et accepté par mon entourage...

Madame Dorothée Klein, journaliste, avait entièrement raison en écrivant dans son article « Accoucher sans douleur, vraiment ? » dans « Le Vif, l'Express » du 23-02-01 : « (Ou) que certaines décident
de mettre leur enfant au monde à la maison, avec tous les risques que cela peut comporter (?) »

assisting_home_birth__bxp67800En effet, ces femmes-là prennent le risque de ne pas être déclenchées artificiellement (chimiquement ou mécaniquement), celui de ne pas être anesthésiées, de ne pas être conforme à la norme, et de ne pas connaître l'iatrogénie de tout acte technique.
Elles prennent le risque de ne pas être « visitées » dans leur intimité par les doigts d'un(e) inconnu(e).
Elles prennent le risque de ne pas être perfusées, et donc de ne pas être reliées par leur veine à la matrice hospitalière. De ne pas être interdites d'alimentation et de boissons énergétiques.
Elles prennent le risque de ne pas avoir l'entre-jambes rasé, ni le rectum vidé par un produit irritant, et de ne pas être stériles comme l'exige toute opération chirurgicale.
Elles prennent le risque de n'être infectées que par les germes que son organisme connaît, et, honte sur elles, car elles ne contribueront pas à la dissémination des germes résistants aux antibiotiques.

Elles prennent le risque de pouvoir bouger comme elles le souhaitent et de prendre la position que leur corps et leur psychisme leur proposent ou leur imposent. Elles ne seront impudiquement ouvertes qu'aux seuls regards de leur compagnon et de leurs éventuels enfants. Elles obligeront ainsi leur sage-femme à s'agenouiller par terre ; cet inconfort et le sentiment d'infériorité qu'il ou elle ressentira risque de la rendre moins compétent(e).

Elles prennent le risque de ne pas bénéficier de la porte qui s'ouvre subitement pour aérer la pièce. Elles prennent le risque de ne pas être assistées par tout le village, et de devoir se passer des conseils et des encouragements de personnes qu'elles n'ont jamais vues auparavent.
Elles prennent aussi le risque de devoir, bestialement, uriner comme elles le font habituellement, et donc de ne pas être sondées par une main experte.
Elles prennent le risque de pouvoir toucher elle-même leur sexe avec leur mains sales, et de devoir masser elles-mêmes leurs chairs à la place de mains gantées.

midwife_assisting_home__bxp67799Elles prennent le risque de pouvoir prendre leur temps, de ne pas entendre quelqu'un leur intimer l'ordre de pousser comme cela est décrit dans tous les bons manuels.
Elles prennent le risque de ne sentir que par elles-mêmes le moment opportun et l'unique manière de se joindre aux efforts réflexes de leur corps et de celui de leur bébé pour naître.

Elles prennent le risque de ne pas se conformer à l'ordre établi, et de n'être en phase qu'avec la singularité de leur histoire et de leur être.

Elles prennent le risque de ne pas bénéficier d'une épisiotomie, de ne pas porter la marque indélébile d'un professionnel, d'avoir un périnée intact et de ne pas pouvoir utiliser les glaçons et autres bouées, de ne pas se plaindre d'avoir encore mal plusieurs semaines après l'accouchement, et de ne pas souffir de dyspareunie durant l'année qui suit.

Et comble de l'horreur, elles prennent le risque de porter à vie la responsabilité d'un bébé qui n'aura pas bénéficié de piqûre dans la fesse, de liquide brûlant dans les yeux, de prise de sang dans le talon ou dans la main, d'un tuyau dans les bronches, d'un thermomètre dans l'anus...
Elles prennent le risque de devoir rester avec leur bébé continuellement contre elles, de ne pas être réveillées si elles devaient s'endormir dans les heures qui suivent l'accouchement.

Elles prennent le risque de voir devant elles le sourire leur compagnon, d'être intimement touchées par cet homme qu'elles connaissent trop bien. Et eux, ces hommes, prennent le risque de servir à quelque chose, de ne pas pouvoir démissionner, de ne pas pouvoir se soumettre à une autorité, de pouvoir quitter la pièce sans devoir s'excuser, de pouvoir se coucher près de leur femme, de devoir s'endormir dans son lit près d'elle et de son bébé comme ils doivent le faire depuis tant de temps.

Ces femmes-là, en effet, prennent le risque de s'estimer et de ne pas pouvoir aduler et remercier le ou la spécialiste qui aurait accouché à sa place. Mais heureusement, cette barbarie n'arrive qu'à une
demi femme sur cent !

Ou, autrement dit, pourquoi faut-il toujours lier la notion de risque à l'accouchement à domicile ? Sans jamais préciser combien de risques sont évités par rapport à ceux créés par l'environnement hospitalier!

Jean-Claude Verduyckt

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Commentaires
S
Juste pour info, une étude de 2013, du très sérieux organisme qui porte le nom d'INSERM a mis en avant le lien entre l'utilisation d'ocytocine de synthèse et l'hémorragie de la délivrance. Produit utilisé dans toutes les maternités, soit pour déclencher l'accouchement, soit pour gérer le travail. Jamais utilisé à domicile.<br /> <br /> <br /> <br /> Autre précision : comme dit plus haut, pour accoucher à domicile, il faut une grossesse exempte de toute pathologie maternelle ou foetale, pas de jumeaux, pas de bébé en siège. Il y a environ 1000 bébés par an qui naissent dans le cadre d'un accouchement préparé à domicile et accompagné d'une sage-femme. Les statistiques concernant ces naissances sont excellentes...à méditer
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B
Je n'ai jamais dit qu'il y avait 0 risque en hôpital !<br /> <br /> Ni que les SF n'étaient pas compétentes. Vous déformez mon propos.<br /> <br /> <br /> <br /> Le fait est qu'une sage femme n'a pas tous les outils nécessaires pour une urgence vitale, je ne vois pas comment on peut ergoter sur ce point. Pas de poches de sang, pas d'outil pour procéder à une césarienne, etc...<br /> <br /> <br /> <br /> Les études montrant une morbidité équivalente sont biaisées dans le sens ou au moindre risque ou antécédent familial, l'accouchement est réalisé à l'hopital. C'est donc un peu facile de dire "regardez il y a moins de risques à domicile", alors que les AAD sont largement différents en termes de risques.<br /> <br /> <br /> <br /> Je ne suis pas contre l'AAD, au contraire, si certaines femmes peuvent à la fois accoucher avec plus de confort et contribuer à ne pas agrandir le trou de la sécu, c'est tout bénef. Mais dénigrer l'hopital et la médecine de la sorte en agitant des théories du complot financier ou en exagérant les risques, je trouve ça extrêmement malhonnête.<br /> <br /> <br /> <br /> Si l'on envoyait une maman sur 2 accoucher à domicile sans que l'on différencie grossesses à risques et grossesses "a priori sans risques", les résultats seraient sans équivoque possible.<br /> <br /> <br /> <br /> Et on a aussi de rares cas de grossesses à priori sans risques qui tournent mal au dernier moment. Personnellement si cela m'arrivait je regretterai toute ma vie d'avoir sacrifié un peu de sécurité pour un peu de confort, ou pour un "retour au naturel" bien idéologique quand il s'agit d'enterrer un petit cercueil de 50 cm...
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S
Parce que vous pensez qu'à l'hopital il y a 0 risque ?? Il y a des mamans et des bébés qui meurent dans les hopitaux aussi et en France le taux de morbidité infantile est honteusement élevé par rapport à nos voisins. <br /> <br /> Le récit de l'hemorragie subite imprévisible qui te tue en quelques minutes sauf si tu es dans un hopital... La bonne blague !! Les SF sont très compétentes, elles savent parfaitement gérer les cas d'urgences. Le taux de morbidité infantile et maternel est bien plus réduit en AAD d'ailleurs (d'ailleurs l'AAD est largement encouragé chez nos voisins les belges, les anglais, les allemands... Pourquoi faut-il toujours qu'on soit réac et borné en France ??)<br /> <br /> La médecine a apprté du bon, a sauvé des vies c'est certain. Mais elle a aussi asservi les femmes aux pouvoirs des medecins lors des grossesses et accouchement, il faut encore et toujours rappelé que la grossesse n'est pas une maladie. Et oui l'accouchement est devenu un vrai business.
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B
Enfin, je cherche un peu sur ce monsieur Verduyckt, et je ne tombe que sur des sites annuaires de praticiens en "médecines alternatives", des vidéos sponsorisées par des groupes industriels du bio, des associations nébuleuses en Belgique, bref l'habituel univers des "kinésiologues, naturopathes, homéopathes et consorts", qui, s'ils ne font de mal à personne avec leurs poudres de perlimpinpin, sont d'une part assez peu qualifiés en matiere d'épidémiologie obstétrique, et d'autre part fortement subjectifs car vendeurs de prestations, de produits, de conferences ou de livres naturo-alternatifs. De mon expérience, je sais que ces gens ont très souvent tendance à desinformer pour vendre leur came. Je préfère les statistiques et études indépendantes menées par les autorités de santé ou les universitaires.<br /> <br /> <br /> <br /> Le premier qui me répond que les autorités de santé (qui ont plutôt intérêt à réduire les dépenses de la sécurité sociale) sont inféodées à big pharma gagne un point Komplo et se verra immanquablement répondre qu'il faut le prouver, et qu'à ce moment là je peux moi aussi affirmer sans aucune preuve que tous ceux qui sont pour l'AAD sont payés par le lobby du bio et des sages femmes illuminatis.<br /> <br /> <br /> <br /> Soyons adultes, besoins nos choix vitaux sur des techniques éprouvées et la force rationelle de la statistique, pas sur des peurs et des épouvantails. Le naturel n'est pas "forcément" mieux. Sinon on se soignerait encore avec des sangsues.
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B
Le commentaire ci dessus est édifiant. À choisir, je préfère prendre le risque d'un accouchement stressant avec un personnel qui peut parfois être froid et inhumain, qu'un accouchement qui se solde par la mort de la mère, de l'enfant ou des deux. D'autant qu'autour de moi je n'entends pas beaucoup de gens faire de reproches aussi violents que cet article, qui prêche pour sa paroisse quitte à exagérer largement.<br /> <br /> <br /> <br /> Vous remarquerez que ceux qui ont choisi l'AAD ont souvent fait leur premier accouchement à l'hôpital et les suivants a domicile. Les accouchements suivants se passent toujours mieux que le premier, pour de multiples raisons évidentes (morphologiques, psychologiques).<br /> <br /> Dès lors il est facile d'en déduire que les aad se passent mieux qu'à la clinique, alors que les raisons sont autrement plus simples que ça. C'est un biais cognitif connu : post hoc ergo propter hoc.<br /> <br /> <br /> <br /> Je m'étonne d'ailleurs qu'en l'espace de 24h, trois nouveaux commentaires très semblables soient postés. Mêmes tournures de phrases, absence totale de fautes d'orthographe (rare sur 3 messages de personnes différentes), arguments fallacieux et similaires ("business hospitalier" etc)<br /> <br /> <br /> <br /> Non Michael, le debat n'est justement pas idéologique, vous accusez vos contradicteurs de vous juger ou de vouloir imposer leur choix. Après tout, vous faites bien ce que vous voulez de votre destin. Ce que m'horripile c'est de lire de contre-vérités comme "l'aad est moins risqué que l'hôpital" alors que l'on sait pertinemment qu'une hémorragie massive, parmi mille autres imprévus, peut devenir une urgence vitale nécessitant un bloc, du sang, du matériel, un chirurgien, un cardiologue...<br /> <br /> <br /> <br /> Vous citez les assurances qui rechignent à assurer les AAD : pensez-vous qu'elles le fassent par pure idéologie ? Les assureurs sont plutôt du genre à éplucher des kilomètres de statistiques pour calculer les risques, et pas à refuser les clients par idéologie ou conviction.
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